Du musée au four, il n'y a qu'un pas.
Aux Aigladines, Robert Pongy n'a effectivement qu'un pas à faire pour passer de la "Maison de zulma" au four familial.
"Un four, c'est fait pour cuire du pain" avait-il dit à son voisin propriétaire du four, avant d'entreprendre le nettoyage du lieu. Fermé par une porte en pierre, la gueule du four s'ouvre sur un ouvrage resté, malgré le temps, en parfait état de la sole à la voûte. Sur le toit une cheminée très fantaisie genre temple chinois, surmonte le conduit évacuant les gaz chauds à la porte du four.
Mis en chauffe depuis la veille, le four était à température de 320° ce 31 décembre à midi. Dans la matinée, en famille, Robert avait préparé sa pâte, on peut dire ses pâtes car deux sortes de farines ont été mises en œuvre, une farine "Francine" pour laquelle une levure en poudre a été utilisée et une farine complète préparée avec de la levure de boulanger. Avec les conseils avisés d'un ami boulanger, se lancer dans la fabrication artisanale de pain n'est pas objet d'improvisation. La pâte était reposée pour treize heures, où avec la complicité de sa fille et de voisins, Robert a démarré le façonnage des pâtons de 500gr environ. Couper la pâte, peser les pâtons et les aligner sur la toile de boulanger afin de les laisser reposer, encore une heure pour faire lever la pâte.
Avec son thermomètre électronique à visée laser, Robert a vérifié la température du four, encore trop chaud 320°, il faut sortir la braise encore en place et laisser un peu ouverte la porte de pierre. Après ¾ d'heure, les 280° sont atteint et il faut entreprendre le nettoyage de la sole avec une serpillère trempée dans l'eau attachée au bout d'une perche servant de grand manche. C'est prêt.
Les pâtons reposés sont apportés de l'intérieur de la maison jusqu'au four. Il faut faire vite pour ne pas que la différence de température croûte le dessus des pâtons. Un par un, ils sont scarifiés et posés sur la pelle pour que Rober les enfourne côte à côte sans qu'ils se touchent. En ¼ d'heure avec toutes les mains disponibles, le four est rempli, deux plaques de pizzas complètent la fournée, elles cuiront beaucoup plus vite que le pain et seront sorties très tôt.
Après quarante-cinq minutes de cuisson Robert contrôle le niveau de cuisson et les voisins au courant de l'évènement sont venus prêter main forte au défournement.
C'est le moment de goûter la production
Ça y est, c'est cuit, le premier pain sonne parfaitement en tapant la croûte. Un par un, les pièces sont sortis enveloppant l'air d'une odeur de pain chaud. Une trentaine de pains s'alignent sur la table en desserte. Robert peut être fier de cette expérience.
Les admirateurs sont invités à goûter ce pain frais avant de savourer une gaufre au miel préparée par Laure avec son autocuiseur réputé.
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